Plaisirs partagés avec Jean-Anthelme Brillat-Savarin
28 octobre 2022
Doriane
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« l’inventeur de la gastronomie » est né à Belley, petite commune située dans le Bugey, à quelques encablures du lac du Bourget. Son nom Jean-Anthelme Brillat-Savarin a été donné à un grand nombre de plats, à un gâteau et même à un fromage…
« Dis moi ce que tu manges, je te dirai qui tu es » ou « Un dessert sans fromage est une belle à qui il manque un œil » ou encore « Convier quelqu’un, c’est se charger de son bonheur pendant tout le temps qu’il est sous votre toit »… L’auteur de ces célèbres aphorismes liés à l’art du bien manger n’est autre que Jean Anthelme Brillat-Savarin.
Né à Belley dans le Bugey en 1755 au sein d’une famille de juristes, il s’appelle à l’époque Jean Anthelme Brillat. La maison familiale est située au n° 62 de la Grande Rue. Sa mère, un véritable cordon bleu, l’initie aux secrets de la cuisine bourgeoise. Très jeune, Jean Anthelme est déjà un solide gourmand. Après ses études au collège de la ville, il rejoint la faculté de droit à Dijon. Une formation qu’il complète par des cours de chimie et de médecine. Revenu dans sa ville natale à laquelle il est très attaché, il en devient maire tout en exerçant le droit en tant qu’avocat au barreau de Belley. Lorsque survient la Révolution, il est âgé de 34 ans.
Le chemin de l’exil
Ses idées girondines l’obligent à prendre le chemin de l’exil. De la Suisse voisine, il se rend aux Pays-Bas d’où il embarque en direction des Etats-Unis. Le voyage en bateau jusqu’à New-York dure 24 jours. Là-bas, il gagne sa vie en donnant des leçons de français et en jouant du violon dans un orchestre. Sa bonne humeur, son enthousiasme, sa gentillesse et sa capacité d’intégration sont particulièrement appréciés. « Dès que je fus arrivé parmi les américains, je parlais comme eux, je m’habillais comme eux, je me gardais bien d’avoir plus d’esprit qu’eux et je trouvais bon tout ce qu’ils faisaient. » racontera-t-il. Pendant les deux années où il séjourne de l’autre côté de l’atlantique, il initie des chefs à la cuisine française et découvre de son côté des mets « exotiques » tels que le dindon ou le korn beef…
De retour en France en 1797, il est d’abord secrétaire du général Augereau à l’armée du Rhin avant d’avoir la bonne surprise d’être nommé en 1800 conseiller à la Cour de Cassation à Paris. A l’abri des tempêtes politiques qui continuent à agiter la France et disposant d’autant plus de temps qu’il est célibataire, il peut désormais se consacrer pleinement à sa passion pour la gastronomie. Une nouvelle aubaine lui offrira la possibilité de s’y adonner sans être limité financièrement puisqu’il hérite d’une tante richissime qui n’a mis qu’une condition à son testament : que Brillat ajoute à son nom le sien, qui est Savarin. Celui dont le nom est désormais Jean Anthelme Brillat-Savarin fréquente donc assidûment les grands restaurants de son quartier du Palais-Royal : le célèbre Grand Véfour, le Véry et sa carte aux 127 plats, Beauvilliers où l’on déguste, entre autres, un fameux pâté chaud de bécasse. Mais aussi Tortoni, un glacier et restaurateur réputé pour ses buffets froids.
Brillat-Savarin reçoit également beaucoup chez lui, rue Richelieu, où il se met lui-même aux fourneaux. Ses nombreux invités vantent son omelette au thon, son filet de bœuf aux truffes ou encore son faisan étoffé à l’orange.
Un immense succès littéraire
Le célibataire épicurien écrit régulièrement et publie plusieurs ouvrages peu remarqués dont un Essai historique et critique sur le duel et un Mémoire sur l’archéologie de la partie orientale du département de l’Ain (Bugey). C’est en 1825 que parait LE livre qui le fera entrer dans la postérité : la « Physiologie du goût » dont le titre complet est « Physiologie du goût ou méditations de gastronomie transcendante», ouvrage théorique, historique et à l’ordre du jour, dédié aux gastronomes parisiens, par un professeur, membre de plusieurs sociétés littéraires et savantes. L’ouvrage connaît un immense succès à tel point qu’il est traduit dans plusieurs langues et sans cesse réédité. Il suscite même l’admiration de Balzac pour la qualité de son style. On y trouve des recettes, des théories et des histoires, des anecdotes, des aphorismes, sans oublier les adresses de bons fournisseurs.
Brillat- Savarin donne même quelques conseils : « Un régime succulent, selon lui, donne aux yeux plus de brillant, à la peau plus de fraicheur et aux muscles plus de soutien ». Il va même jusqu’à prétendre que « La gourmandise a de l’influence sur le bonheur conjugal ». La Physiologie du goût est la bible de la gourmandise dans laquelle l’auteur veut faire de la cuisine une science où interviennent la physique, la chimie, l’anatomie, la médecine. « N’est pas gourmand qui veut » dit ce maître de la gastronomie. C’est un art qui s’apprend et se mérite. Brillat-Savarin n’aura malheureusement pas vraiment l’occasion de profiter de ce succès puisqu’il meurt peu de temps après la parution de son ouvrage. Il est enterré à Paris au cimetière du Père Lachaise.
Sur les pas de Brillat-Savarin
Aujourd’hui, des visites guidées sont proposées à Belley (sur réservation auprès de l’Office de Tourisme), sous forme de parcours pédestres ponctués de pauses évoquant ses fameux aphorismes, elles proposent de découvrir les différentes facettes du personnage et les temps forts de sa vie d’homme politique, de lois et de gastronome passionné du Bugey.
Texte : Sophie Extier
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