Le gypaète barbu reprend son envol
14 mars 2019
Sophie Extier
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14 mars 2019
Sophie Extier
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Éradiqué au fil du temps par l’homme qui voyait en lui un démon des airs, le gypaète barbu, qui est l’une des quatre espèces de vautours européens et dont le nom provient de la touffe de plumes noires qu’il possède sous son bec, avait complètement disparu des Alpes au début du XXe siècle. Toutefois, grâce à un formidable élan de solidarité, la réintroduction de ce rapace est finalement devenue réalité en France, à partir de 1987 en Haute-Savoie.
Nés en captivité, Mélusine, Marie-Paradis et Saturnin ont été les premiers oiseaux à être réintroduits sur un site de la commune du Reposoir. Les lâchers se sont ensuite poursuivis jusqu’à ce que la présence de couples se reproduisant en nature soit jugée suffisante, en 2006. Par ailleurs, un centre d’élevage de gypaètes barbus a vu le jour en 1984 sur la commune d’Ayse avec pour objectif la production de poussins pour les différents programmes de réintroduction. Devenu vétuste, il a été remplacé en 2002 par un nouveau centre construit dans la vallée de l’Arve face au Mont Blanc dont les volières peuvent accueillir en toute quiétude un maximum de 4 couples, le lieu n’étant pas ouvert au public.
Malgré des voyants au vert à savoir une population croissante (environ 300 unités répertoriés dans toutes les Alpes), un nombre de jeunes et de couples augmentant chaque année (42 couples reproducteurs recensés dont 5 en Haute-Savoie) et une fécondité plutôt élevée, le gypaète barbu reste cependant l’une des espèces les plus menacées en Europe et bénéficie à ce titre en France d’un plan national d’actions, animé dans notre région par Asters, le conservatoire d’espaces naturels en Haute-Savoie. C’est dans le cadre de cette politique active que le projet LIFE GypHelp (2014-2018), financé à moitié par l’Union européenne, se concentre sur la préservation de la population reproductrice des Alpes françaises contre les risques de percussion et d’électrocution, d’empoisonnement et d’intoxication (phytosanitaires, polluants, médicaments…) et de perturbations des sites de reproduction par les activités humaines (survol, activités de pleine nature, photographie animalière…).
Il existe de nos jours un véritable réseau d’observateurs du gypaète barbu formé de professionnels des espaces naturels et des activités de montagne (alpagistes, gardiens de refuges, pisteurs…) ainsi que de nombreux bénévoles et naturalistes qui contribuent aux différents types de suivis (occasionnel, spécifique, satellite, génétique…). Tous s’efforcent de rappeler qu’il ne faut jamais s’approcher de l’un de ses nids car il s’agit du dérangement le plus grave pouvant engendrer l’échec de sa reproduction et/ou son abandon du site !
Remarquable par son envergure d’environ 3 mètres, le gypaète barbu est avant tout reconnaissable à son admirable plumage avec une teinte orange-crème sous le ventre et une autre noir foncé sur les ailes, la queue et le masque de son visage. Privilégiant les régions de montagnes abruptes, il est très sédentaire et ne quitte son territoire, qu’il survole chaque jour aux mêmes heures, qu’en de rares occasions. Se nourrissant essentiellement d’os et de ligaments prélevés le plus souvent sur des carcasses (chamois, bouquetins, moutons…) à l’aide de son bec, il laisse tomber les plus gros os sur une hauteur de plusieurs dizaines de mètres afin qu’ils se brisent pour en consommer les morceaux. Comme l’homme, après s’être régalé d’un bon repas le gypaète barbu aime se reposer, parfois même des heures entières !
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