Faire le tour du grand lac, tout un projet…
14 mars 2016
Sophie Extier
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14 mars 2016
Sophie Extier
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Depuis longtemps, la mise en valeur des rives du lac du Bourget a fait l’objet de réflexion de la part des pouvoirs publics. Plusieurs projets d’aménagement ont vu le jour ces dernières années. Le plus emblématique, le projet « Grand Lac », est en phase d’achèvement.
Il faut faire preuve d’imagination pour se représenter les rives du lac du Bourget dans les environs d’Aix-les-Bains sans les installations actuelles. Pourtant, bien avant les aménagements portuaires, il fut un temps où le bord de l’eau était principalement utilisé par les lavandières des villages environnants. Le lac commence seulement à présenter un intérêt au début du XIXe siècle grâce à la mode romantique et à la navigation commerciale. C’est à cette époque que sont créés les équipements portuaires, tout d’abord le Grand Port dès 1783 puis le Petit Port en 1886.
Après la première guerre mondiale, dans la perspective du développement d’une nouvelle clientèle de tourisme, l’architecte Joseph Armand Duquesne élabore un plan d’aménagement dans lequel une vaste zone de promenades et parcs est envisagée entre le Petit Port et le Grand Port. Il imagine également une grande plage dans la baie de Mémard. Mais ce plan considéré comme utopiste sera finalement remplacé par un autre beaucoup moins ambitieux qui sera lui aussi interrompu avec l’arrivée de la seconde guerre mondiale.
Jusqu’en 1986, plusieurs projets d’aménagement et d’urbanisation des bords du lac se succèdent. Les objectifs seront désormais de créer une zone balnéaire et touristique tout en assurant une continuité avec le centre thermal historique d’Aix-les-Bains et de densifier le secteur tout en préservant le caractère paysager.
La Plage d’Aix est inaugurée en grande pompe le 14 juillet 1933. La réalisation d’un équipement municipal dédié à la baignade et aux activités nautiques officialise le caractère balnéaire des rives du lac. Le site d’implantation nécessite d’importants travaux puisqu’il s’agit d’une zone de marais mais il présente un double avantage : il bénéficie d’un excellent ensoleillement dû à son orientation sud-ouest et il est abrité du vent grâce à sa configuration en forme d’anse. La conception de la plage est confiée à l’architecte Roger Pétriaux réputé pour sa griffe « Art Déco ». Afin de préserver le caractère haut de gamme de cet établissement et de proposer d’autres lieux de baignade publics, les urbanistes étudient la possibilité de créer une seconde plage plus « populaire » qui verra finalement le jour au début des années 1980 au nord du Grand Port. En 1973, afin de répondre aux besoins des clubs sportifs et des établissements scolaires, une piscine municipale est inaugurée au bord du lac. Elle constitue également une installation complémentaire de la plage en participant au paysage et à l’ambiance lacustre.
Par ailleurs, les initiatives privées se sont multipliées jusqu’au début des années 2000 et bien que leur construction n’aient pas été encadrées pas des directives précises, les bâtiments présents aujourd’hui s’inscrivent pourtant dans la continuité des principes urbains et architecturaux proposés dans les plans d’aménagement successifs. Les immeuble Belles Rives, les Mouettes, les Cygnes et les Roseaux, les résidences Le Tillet et Le Port du Tillet en sont l’illustration, tout comme l’ensemble Les Bateliers, celui des Jardins du Lac ou encore l’Hôtel l’Adelphia.
Engagé en 1999 et lancé un an plus tard, le projet « Grand Lac » a pour objectif l’aménagement et le développement durable du bassin versant du lac du Bourget. Ce projet ambitieux, étalé sur quinze ans et soutenu par la Communauté Européenne, l’Etat, la Région Rhône-Alpes, le Conseil départemental de la Savoie et plusieurs structures intercommunales a du relever des défis à la fois environnementaux, économiques et humains. Ces différents organismes publics se sont mobilisés autour de cinq axes :
Le premier d’entre eux, celui de l’eau, avait pour objectif de permettre au lac de retrouver ses équilibres naturels à travers l’assainissement des eaux usées et la limitation des pollutions. Le deuxième axe portait sur le patrimoine culturel. Il s’agissait de mettre en valeur l’histoire, l’architecture et l’identité de ce lieu unique qui inspira de nombreux artistes comme Jean-Jacques Rousseau et Alphonse de Lamartine. Le troisième axe mettait l’accent sur les paysages. Il était devenu indispensable de mettre fin aux dégradations paysagères et de souligner des éléments remarquables. Les déplacements constituaient le quatrième axe. L’objectif étant d’éloigner le trafic routier et de reconquérir les berges du lac pour le tourisme, les circulations douces, etc…Le cinquième et dernier axe du projet portait sur l’économie à travers le développement du tourisme et des loisirs, la création d’un institut pour l’énergie solaire et les énergies renouvelables (à travers la recherche, l’expertise, la formation…) et la mise en place d’un territoire de référence pour les éco-industries. Ce projet s’appuie sur les TIC (technologies de l’information et de la communication) avec la construction de la boucle métropolitaine de desserte numérique du bassin.
A travers ces cinq axes, il s’agissait avant tout de redonner au plus grand lac d’origine glaciaire de France son caractère naturel et de permettre aux hommes et à la nature de vivre en harmonie durablement. Telle était notamment l’ambition du Conseil départemental de la Savoie, maître d’ouvrage du projet de reconquête des berges du lac du Bourget. Les aménagements routiers, par exemple, visaient à modifier le tracé de la route en l’éloignant des berges, chaque fois que cela était possible, de manière à casser la linéarité. L’opération la plus emblématique fût l’aménagement des berges le long de la RD 1201 entre Viviers-du-Lac et Tresserve. Un aménagement dont les travaux se sont échelonnés entre 2006 et 2009. Il répondait à deux objectifs : tout d’abord, sécuriser la route départementale 1201 afin d’en briser le tracé linéaire et les possibilités de dépassements qui favorisaient les vitesses excessives et les accidents. Cet itinéraire, qui reçoit en moyenne 25 000 véhicules par jour sur 5 kilomètres entre le giratoire des 4 chemins à Viviers-du-Lac et l’entrée sud d’Aix-les-Bains était jusque là réputé très dangereux, d’où l’intérêt de ces travaux. A cela s’est ajoutée la création de bandes cyclables pour permettre aux cyclistes de se déplacer en sécurité. Par ailleurs, la réorganisation du stationnement et la création de quatre giratoires et d’un terre-plein central végétalisé a permis de fluidifier le trafic et sécuriser les usagers.
Il fallait également reconquérir les berges pour préserver l’écosystème, améliorer la qualité du paysage et faciliter les accès du public au lac pour les activités de loisirs. D’où la création d’un véritable chemin lacustre sur plus de 3 km “à fleur d’eau” en contrebas de la route, coupé de la circulation routière, et dédié aux modes de déplacements doux : piétons, cyclistes, rollers, personnes à mobilité réduite se sont réapproprié cet espace et ils se déplacent désormais côte à côte en toute sécurité. Les berges ont également été aménagées avec la création d’engraissement en pente douce et la réalisation d’un cap paysager sur le lac à vocation récréative et culturelle. Le « cap des Séselets », réalisé en privilégiant la réutilisation des matériaux extraits de l’ancienne route (11 000 m 3 ) et de matériaux provenant de carrière (30 000 m 3 ), est aujourd’hui en herbe et offre un espace de 7 000 m 2. De nouvelles roselières ont aussi fait leur apparition avec la plantation d’espèces végétales adaptées au milieu naturel sur plus d’un hectare pour protéger la flore et la faune et permettre leur développement.
Entre 2000 et 2015, les organismes publics ont donc consacré des budgets conséquents aux aménagements de tourisme et loisirs en bordure de lac. Sans oublier la remise en valeur des belvédères qui offrent une vue panoramique sur le lac et sur les sites remarquables… D’autres projets sont encore en cours de définition, comme le réaménagement complet de la plage du centre aquatique Aqualac, par exemple. Certains en sont au stade de la simple réflexion à la demande des communes concernées : la promenade lacustre pourrait être étendue côté Brison St Innocent ou Bourdeau…
Autant d’intentions qui concourent à l’attractivité de ce patrimoine naturel exceptionnel et à l’amélioration du cadre de vie des habitants et qui consacrent le lac et l’eau comme les éléments fédérateurs du territoire « Grand Lac »…
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